la question du lieu : à l'épreuve de notre façon de partager une écoute du terrain
Au cours du printemps 2007, dans le parking de la Cité de la musique, nous
enregistrons une improvisation à quatre où chacun se déplace librement dans
l'espace (celui du niveau choisi), tout en restant à l'écoute des autres.
Cette improvisation in-situ est la suite de notre expérience musicale menée
à trois, dans un autre lieu parisien - la station de métro Pré Saint-Gervais
(cf CD édité par le label américain Chlöé, 2002). Au cours de cet
enregistrement, nous expérimentons en temps réel une écriture à quatre avec
deux musiciens et deux preneurs de sons.
Une analogie troublante structure les relations entre le lieu, le son et l'audition : le son afflue aux oreilles de 360° à l'entour, définissant en creux, depuis l'horizon invisible du sonore, un centre qui n'est autre que le corps à l'écoute. Intuitivement, le lieu ne se définit pas autrement : une totalité spatiale centrée sur un point en mouvement ou non, habité ou non.
Enregistrement quadriphonique : 7 mai 2007
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La question du lieu Le milieu est pour nous une surface dynamique avec laquelle nous dialoguons. Notre pratique du musical s'élabore dans les strates d'un terrain. Ce dernier est donc toujours l'épicentre de notre attention à partir duquel nous tissons des relations esthétiques, filant toutes les rumeurs de l'étendue. A l'épreuve de nos instruments, les dimensions sonores du réel fondent une autre représentation de ce qui nous environne. En dedans de ses phénomènes vibratoires ou ondulatoires, des plus évidents au plus inattendus, l'attention déjoue l'opacité du présent et relie l'écoute, le terrain, et le temps. La forme créé n'est faite que de ce qui l'environne. Par la réinjection qu'elle induit, elle gonfle les sens de celui qui se trouve là. Elle n’est donc pas prédéterminée. Résultante d'un processus in-situ d'écoute, cette forme s'insinue dans le site, y infuse lentement, et en devient un autre espace possible. De même que la carte stimule la lecture d'un pays, l’objet esthétique in-situ peut renouveler notre relation à l’espace et au paysage. Eric la Casa est représenté par la galerie galerie Isabelle Gounod |
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